Le projet "Perruques à Versailles" porté par l’Hôpital d’Enfants Margency (HEM) établissement de la croix-rouge française, en partenariat avec le Château de Versailles et l’artiste plasticienne Caroline Desnoëttes, s’inscrit dans le programme régional « Culture à l’hôpital 2019 » au sein du dispositif « Culture et Santé ».
Il a bénéficié du soutien financier de l'HEM, de la DRAC et de l’ARS Île-de-France et de l’association Sur un Lit de Couleurs ainsi que du mécénat de Transdev.
156 jeunes patients ont créé 30 perruques avec du matériel médical et de soin. Ils ont été photographié avec ces étonnantes parures au château de Versailles par Fabrice Gaboriau.
Ces portraits sont exposés du 21 octobre au 5 novembre 2019. L'exposition "Escale à Versailles Coiffé / Décoiffé" au bosquet de la Girandole sera prolongée de 2 semaines.
Lien: Catalogue Coiffé / Décoiffé à Versailles
Merci à:
Le château de Versailles et l’Hôpital d’Enfants Margency Croix-Rouge française (HEM) sont deux temples de la perruque, chacun à leur façon !
Caroline Desnoëttes – Artiste plasticienne
En initiant les ateliers "Perruques à Versailles", j’ai souhaité les faire dialoguer et mettre en lumière la créativité des jeunes patients.
Confronté à une singulière perte de cheveux, Louis XIV a lancé la mode des perruques les plus exubérantes qui ont jamais été portées… Jusqu’au jour où les jeunes patients de l’HEM qui font face, dans leur parcours de soins, à l’éprouvante perte de cheveux, ont créé une série de perruques, non moins spectaculaires avec des yeux d’artistes grands ouverts sur la vie au château de Versailles.
Mon engagement auprès de ces enfants est de les éveiller avec audace et hardiesse à la culture et de leur donner les moyens artistiques de porter un autre regard sur leur parcours de soins. Les ateliers "Perruques à Versailles", grâce à la joie de créer, la poésie, le rêve et l'imagination, ont permis de mettre à distance la maladie.Les jeunes patients ont su convoquer la force, la patience et le talent pour innover, concevoir, élaborer et composer des perruques pleines d’humour. Chacune d’elle révèle un espace de liberté, de découverte et raconte avec beaucoup de recul comment surmonter l’épreuve de la maladie. Leur formidable inventivité mêlée aux coups de peignes experts du coiffeur et perruquier Raphaël Knafo, offrent aux coiffes ornées des enfants de l’HEM de séjourner dignement à Versailles! Le partenariat exceptionnel avec le Château de Versailles, les visites, les médiations ainsi que l’exposition « Escales à Versailles – Coiffé / Décoiffé » sont autant d’impacts positifs favorisant la (re)construction de l’estime de soi des jeunes patients. Cette exposition des ateliers "Perruques à Versailles" est la rencontre bouleversante d’un tête-à-tête insolite et singulier entre la noblesse de Versailles et la noblesse des jeunes patients de l’HEM.
Découvrir les coiffures extravagantes de la marquise de la Piqûrière, de la comtesse Chimio de la Thérapie ou de du Baron du Sérum, ce n'est pas être à l'hôpital, c'est arpenter le château de Versailles! On y croise encore les spectaculaires perruques qu'avait inventées M.Binet pour Louis XIV au point de donner son nom à l'expression populaire "avoir une drôle de binette". On y retrouve le talent insolent et ébouriffant de Mme Bertin, la couturière de Marie-Antoinette, qui rivalisait avec son coiffeur, M.Léonard, pour échafauder les "poufs" les plus fous selon les circonstances, allant jusqu'à immortaliser sur la tête de la reine un bateau, la Belle Poule, ou l'arrivée de la pomme de terre. Avec la généreuse complicité de l'artiste Caroline Desnoëttes, les jeunes patients des services d'oncologie et de pédiatrie de l'Hôpital d'Enfants Margency de la Croix-Rouge française réinventent avec subtilité et humour la mode à Versailles. Tubes, seringues, gélules sortent de l'hôpital pour être réutilisés, réinterprétés à la manière des objets incongrus qui servaient d'accessoires aux coiffeurs de la cour. L'inventivité, la liberté et les sourires des jeunes patients nous font oublier qu'eux aussi ont quitté l'hôpital certains jours, pour s'évader dans les rêves baroques de Versailles. dans la galerie des Glaces ou dans les jardins, ils se sont sentis princes ou princesses, ranimant une époque révolue. Et c'est le plus beau cadeau qu'ils pouvaient nous faire. Je remercie tous ceux qui, à l'Hôpital d'Enfants Margency et au château de Versailles, ont permis que naisse cette exposition insolite qui nous émeut autant qu'elle nous oblige. En 1774, Louis XVI, qui s'était fait vacciner contre la petite vérole, avait voulu porter une perruque " à l'inoculation" pour marquer " le triomphe de la science sur la maladie". Et si, deux cent quarante-cinq ans plus tard, c'était à Versailles la même profession de foi?
Catherine Pégard - Présidente de l'Etablissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles.