Le projet Rodin va à l'hôpital, porté par l’Hôpital d’Enfants Margency (HEM) établissement de la Croix-rouge française, en partenariat avec le Musée Rodin et l’artiste plasticienne Caroline Desnoëttes, s’inscrit dans le programme régional « Culture à l’hôpital 2017 » au sein du dispositif « Culture et Santé ».
« En initiant le projet Rodin & Moi, j’ai souhaité partager avec les enfants de l’HEM l’oeuvre singulière d’Auguste Rodin dotée d’une force vitale et d’une puissance active qui éveille, éclaire et fortifie celui qui la regarde. Les artistes en herbe s’en sont saisis et nourris, ils ont su convoquer leur sensibilité, réflexion, imagination et créativité. Ils ont pétri la matière, modelé et joué avec les couleurs ainsi qu’avec des objets liés à leurs soins quotidiens pour révéler leur propre vision du corps en mouvement, fragmenté ou assemblé. Le rôle d’un artiste est d’éveiller avec hardiesse, j’ai accompagné ces jeunes patients dans cette perspective. Convaincue que le musée Rodin et l’HEM sont à leur façon deux temples des émotions, l’ouverture au monde de l’art et les ateliers ne pouvaient être que bénéfiques pour eux. L’exposition Rodin & Moi en témoigne avec des sculptures et dessins étonnants qui ne laissent pas indifférent. »
Caroline Desnoëttes
Artiste plasticienne
« À regarder les oeuvres réalisées par les enfants de l’Hôpital Margency, j’ai été saisie par le double mouvement qui s’y opère : chaque jeune montre une capacité stupéfiante à aller droit à ce qui, dans l’oeuvre de Rodin, le rejoint au plus aigu de son expérience du corps souffrant ; et, s’appropriant l’art du sculpteur, en décuple l’expression en associant élément modelé et matériel médical. Pour cette raison, la présentation éphémère de ces créations dans les salles du musée, aux côtés des sculptures mythiques de Rodin, était profondément bouleversante. Une image qui m’a personnellement marquée était celle-ci : dans une salle aux murs envahis de morceaux de corps antiques, est placé au centre l’Homme qui marche de Rodin : sans tête, sans bras, il campe avec puissance le mouvement et l’énergie de la marche. À côté, sur une potence de perfusion, étaient accrochés comme à un sapin de Noël, des objets médicaux, des prothèses, des chaussures, au milieu desquels une figure en plastiline opposait tout à la fois sa fragilité et sa ténacité. La marche interdite mais revendiquée ; impossible mais réinventée ; inaccessible mais recréée. Incroyable leçon d’espérance qui nous déplace. »
Catherine Chevillot
Directrice du musée Rodin
Conservateur général du patrimoine
« Bravo pour le travail exceptionnel que vous avez réalisé, je sais à quel point lorsqu’on est dans le monde de l’hôpital, on peut perdre parfois ses repères et l’art permet de rester dans la vie. Merci à vous. »
Agnès Buzyn
Ministre des Solidarités et de la Santé
« Ici le beau et le bien se retrouvent. Ici chacun dit ce qu’il veut, ce qu’il voit. Espace de création, espace de liberté. Nous partageons la conviction que le temps de l’hospitalisation ne doit pas couper du monde et que la culture doit être partout. »
Professeur Jean-Jacques Eledjam
Président de la Croix-Rouge française